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Le géant du luxe, LVMH, a confirmé une restructuration majeure chez Moët Hennessy, sa filiale emblématique spécialisée dans les vins et spiritueux. Objectif affiché : réduire les effectifs d’environ 10 %, soit plus de 1 000 postes à l’échelle mondiale, sur un total de 9 400 salariés. Une annonce communiquée en interne par vidéo, révélée par La Lettre, et confirmée dans la foulée par un porte-parole de l’entreprise.
Ce recentrage intervient dans un contexte de baisse marquée du chiffre d’affaires, liée à un ralentissement de la demande post-Covid, à des droits de douane américains menaçants, et à un marché chinois moins dynamique qu’espéré. En 2024, les revenus de Moët Hennessy ont chuté de 11 %, atteignant 5,9 milliards d’euros, et les premières données de 2025 confirment cette tendance : -9 % au premier trimestre.
La coupe est rude, mais pas brutale : aucun plan social ne serait prévu, précisent les représentants du groupe. La suppression se fera sans licenciement massif, via le non-renouvellement de postes vacants et la gestion naturelle du turn-over, dans le but de « revenir progressivement au niveau d’effectifs de 2019 ».
Le PDG de la division, Jean-Jacques Guiony, nommé en février dernier, a pris la parole dans une vidéo envoyée aux salariés aux côtés d’Alexandre Arnault, directeur délégué. Ensemble, ils ont souligné la nécessité d’adapter l’organisation à une nouvelle réalité économique pour cette branche qui réunit 29 maisons prestigieuses : Moët & Chandon, Veuve Clicquot, Krug, Ruinart, Château d’Yquem ou encore Hennessy.
La situation de la Maison Hennessy, fleuron du cognac et poids lourd de la filière, est au cœur de cette réorganisation. Après une chute de 11,8 % des ventes en 2023, celles-ci ont encore reculé de près de 2 % en 2024. Le ralentissement de la consommation, particulièrement visible en Chine et aux États-Unis, pèse lourd.
Lire aussi : LVMH voit ses ventes reculer de 3 % au 1er trimestre 2025, la mode et les spiritueux en baisse
Les États-Unis représentaient encore 34 % des ventes de vins et spiritueux pour LVMH en 2024, mais les tensions commerciales relancées par Donald Trump ont alourdi l'incertitude. Le ralentissement observé n’est donc pas conjoncturel mais structurel, touchant autant le champagne que le cognac.
L'année dernière déjà, le troisième trimestre avait vu les revenus de cette branche chuter de 7 %, malgré une restructuration en novembre visant à enrayer la spirale négative. Mais le résultat opérationnel courant s’est tout de même effondré de 36 % sur l’année complète.
En ramenant sa masse salariale au niveau d’avant-crise, LVMH vise un retour à l’équilibre, tout en préservant ses marques les plus emblématiques. « Après trois années exceptionnelles », expliquait le groupe en janvier, la filiale vins et spiritueux entre dans une phase de « normalisation post-Covid ». Une manière pudique d’expliquer que la fête est finie… du moins pour un temps.
La stratégie actuelle repose sur une gestion fine des coûts et une adaptation des volumes à une demande moins explosive qu’entre 2021 et 2022. La direction semble confiante dans le fait que cette adaptation douce permettra de préserver l’image haut de gamme des marques, sans casser l’outil de production ni heurter directement les salariés.
Mais dans une industrie où l’image, le prestige et la rareté font la valeur, l’enjeu reste aussi commercial que symbolique. Le groupe entend bien garder la main sur un marché exigeant, sans laisser de place à l’improvisation.
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